Qui ne s’est jamais demandé s’il était normal ? D’ailleurs à travers cette question se cache surtout une recherche d’auto-analyse de notre façon d’être afin de se conforter que nous sommes bien comme les autres.
Et oui, nous en revenons toujours à l’autre. Cet être si différent de soi et en même temps si proche, à qui nous souhaitons tant ressembler juste pour se rassurer d’être normal.
Mais qu’est-ce que la normalité ?
Pour les psychanalystes toute personne capable de réagir dans la société sans vouloir se faire du mal ou nuire aux personnes qui se situent autour d’elle serait un « individu sain psychiquement ».
A partir de là, serait donc anormale toute personne incapable de réagir dans la société sans se faire du mal ou sans en faire aux autres.
Se faire du mal ne veut pas seulement dire se mutiler ou avoir des tendances masochistes voire suicidaires. En effet, nous nous faisons également du mal quand nous n’arrivons pas à gérer des situations, des relations, des émotions et que cela va créer une souffrance et des réactions nuisibles vis-à-vis de nous même ou des autres.
Pour mieux comprendre distinguons différents troubles mentaux de la névrose :
- Tout d’abord, la névrose est une affection psychique caractérisée par des troubles affectifs ou émotionnels n’ayant pas de cause physique ou anatomique. Les fonctions mentales ne sont pas affectées et il n’y a aucune perte avec la réalité.
(Exemples de névrose : dépression névrotique ou réactionnelle, dysthymie : trouble de l’humeur, troubles anxieux, trouble de panique, névrose hystérique, burn-out, trouble de l’alimentation, trouble obsessionnel compulsif, hypocondriaque, asthénie : grande fatigue, kleptomanie, les addictions…)
- Il y a également la psychose qui est une maladie mentale qui engendre des pertes de contact avec la réalité, des délires, des pensées irrationnelles, des comportements morbides, une perversion…
(Exemples de psychose : schizophrénie, psychose délirante, dépression psychotique…)
- Il existe la psychopathie qui est aussi une maladie mentale avec un trouble de la personnalité, engendrant une déficience du contrôle des émotions et des impulsions caractérisées par des comportements associables.
(Exemple de psychopathie : psychopathe narcissique, paranoïaque, pervers, criminels psychopathes…)
- Il y a la débilité qui est une déficience mentale et intellectuelle (handicap mental).
- Ou encore la démence qui est une pathologie dégénérative des facultés psychiques et des aptitudes cognitives.
(Exemples de démences : Alzheimer, démence sénile, démence vasculaire suite AVC, Charcot, Parkinson…)
La névrose est donc un trouble mineur qui n’affecte ni les facultés mentales ni la lucidité et qui doit être différenciée des autres maladies psychiques qui sont bien plus graves.
Nous pouvons tous traverser une ou plusieurs névroses au cours de notre vie. Personne n’est à l’abri tout simplement parce que nous ne sommes pas des robots. Nous sommes des êtres vivants dotés de pensées, d’émotions et de sentiments qui peuvent eux-mêmes être affectés par des événements, et nous mettre alors en totale difficulté.
Nous ne devons pas nous inquiéter d’être névrosé car peu importe que nous le soyons ou non, le tout étant d’être bien dans son corps et dans sa tête. Ce n’est pas parce que nous sommes dépressifs, que nous souffrons de phobie, que nous sommes boulimiques ou bien alcooliques actuellement que cela signifie que nous sommes anormaux. Sinon, autant considérer que les personnes qui souffrent d’une angine ou d’une entorse sont elles aussi anormales.
Pourquoi il peut-être difficile de combattre une névrose ?
Tout simplement car la névrose est l’expression de notre inconscient et nous ne maîtrisons pas facilement notre inconscient.
La névrose serait issue d’angoisses, de traumatismes qui peuvent être récents ou anciens, que nous avons rencontrés. Mais, alors que nous n’avons aucun souvenir de cette situation ou que nous pensons l’avoir totalement surmontée, en réalité nous nous mentons à nous-même. Sans le savoir notre inconscient lui, à tout conserver en mémoire dans les moindres détails. Notamment, le mal être qui s’est produit en nous.
C’est pourquoi, face à un contexte rappelant cette mauvaise expérience vécue, notre inconscient va reprendre les rênes pour éviter cette situation qui lui parait trop dangereuse. Cette prise de contrôle dont nous n’avons aucunement conscience s’extériorise par des troubles comportementaux non-maîtrisables. Comme par exemple l’angoisse, la phobie, l’irritabilité mais cela peut aussi être la consommation de produits conduisant à la dépendance comme l’alcool ou la drogue pour soulager inconsciemment un mal être…
Une névrose est donc l’intervention dans notre comportement de notre inconscient afin de nous protéger car il pense que nous sommes en situation de danger. C’est une protection inconsciente de notre nous qui nous fait adopter des comportements imprévisibles et incontrôlables. La névrose proviendrait d’un conflit psychique que nous avons gardé au fond de soi faute d’avoir réussi à le résoudre.
C’est pour cette raison que nous sommes tous potentiellement susceptibles d’être névrosés, toutefois cela ne fait pas de nous des personnes anormales. Au contraire, cela prouve que nous sommes bien vivants. C’est le revers de la médaille de tout être humain qui dispose d’une grande capacité intellectuelle et d’une conscience individuelle du Moi.
Est-ce qu’il faut soigner sa ou ses névroses ?
Toute névrose n’aboutie pas forcément à une pathologie psychique néanmoins, la réelle question à se poser c’est plutôt : « Quelle perturbation cela crée dans mon quotidien ? »
Parfois c’est presque anodin, elle passe inaperçue. Notre entourage peut même l’interpréter comme faisant partie de notre personnalité. Cependant, si cela entraîne des souffrances handicapantes dans notre vie quotidienne ou des comportements dangereux, il faut en parler à ses proches et envisager d’avoir recours à une aide extérieure afin d’éviter toute aggravation.
Je sais qu’il n’est pas facile de reconnaître que nous avons besoin d’aide, et la simple pensée de contacter un psychothérapeute est parfois insupportable tellement cela renvoie à l’idée que nous sommes « fou ou étrange ». C’est encore plus renforcé par la vision que l’on a des psys et des gens qui les consultent. Nous ne nous sentons jamais concernés et en plus nous jugeons les personnes qui y vont. Il faut dépasser ses aprioris et se défaire de ce que pourraient penser les autres. Pour s’aider à le faire, il faut admettre que nous sommes normaux mais qu’il y a juste quelque chose en nous qui doit être réparée, et que cela nécessite d’avoir recours à une personne spécialisée.
Quand nous sommes malades on va voir le médecin pour se soigner ou quand on a des problèmes de peau, on prend contact avec un dermatologue. C’est exactement pareil pour soigner des maux psychiques, il faut se tourner vers un spécialiste que ce soit un psychothérapeute (psychologue, psychiatre…), ou grâce à d’autres thérapies brèves (sophrologie, réflexologie, hypnose…).
Le but de la thérapie sera de résoudre les conflits et traumatismes restés bloqués inconsciemment en nous.
Il est possible de soulager une névrose, alors pourquoi ne pas se libérer de ses tensions morales pour aller mieux ?
Pourquoi rester avec une douleur si celle-ci nous empêche de vivre pleinement notre vie et nuit à notre bonheur personnel ?
Il y a des solutions pour nous aider alors il ne faut pas hésiter. Il faut visualiser que nous pouvons se défaire de notre blocage pour retrouver nos pleines capacités.
A bien y réfléchir, il parait même absurde de laisser une frustration non maîtrisée nous pourrir la vie alors qu’il existe des solutions pour s’en débarrasser.
Il faut reconnaître que nous sommes mal et que nous avons juste besoin de se soigner pour aller mieux. Il n’y a aucune honte à vouloir se soigner, la honte serait justement de ne rien faire.
Alors quoi qu’il t’arrive ou t’arrivera dans ta vie, ne te laisse pas abattre par un mal être, ne sois pas honteux de ton état car tout le monde peut passer par là. Au contraire, fais tout pour retrouver ton bien être, en commençant déjà par le vouloir et ensuite en passant à l’action.
Je laisse à chacun de choisir ce qui est bon pour lui. Pour moi, la joie et la liberté d’exister c’est d’être celle que je suis sans aucune retenue interne comme externe pour m’en empêcher, c’est en tout cas le chemin que j’ai décidé de suivre pour mon plus grand bonheur…
Tu n’as rien à perdre, en essayant de te libérer de ta névrose, au contraire tu as tout à y gagner !