Le déni est un marqueur commun du Burn-out, c’est ainsi qu’il prend de plus en plus d’ampleur et ronge de l’intérieur sans que l’on puisse s’en rendre compte. Alors comment savoir si on est victime de burn-out afin de réagir avant qu’il ne soit trop tard ?
Savoir si l’on tombe en burn-out nécessite de se pencher sur le processus de dégradation qu’il engendre afin de le comprendre pour l’identifier.
Soit à l’écoute de ce que tu ressens :
Comment tu te sens à l’intérieur de toi, les émotions que tu ressens, ton centre d’attention, ta façon d’être, sont les indicateurs de ton état. Les signes individuels qui t’indiquent une suspicion sérieuse de Burn-out :
- Fatigue persistante
- Ne plus te sentir reconnu(e) dans ce que tu fais
- Sentiment de faire face à l’irréalisable
- Stress omniprésent
- Esprit tout le temps préoccupé
- Sensation de ne plus être efficace
- Perte d’estime et de confiance en toi
- Sensation de manquer cruellement de temps
- Etre de plus en plus tendu(e), irritable
- Troubles de la concentration et de la mémoire
- Sentiment d’être incompris(e) de tous
- Etre à fleur de peau
Tes émotions, la façon dont tu te sens te permettent de savoir comment tu vas.
Apprends les 3 phases du Burn-out :
Il existe 3 phases distinctes qui interviennent lors d’un Burn-out :
1ère phase : Le surinvestissement
C’est la phase d’illusion, on a le sentiment que l’on va réussir à tout gérer.
C’est la phase lors de laquelle on se sent particulièrement bien, on a la réelle sensation que tout va pour le mieux et on se donne tous les moyens de réussir.
On rencontre de la pression mais le stress est encore gérable à ce stade, il est donc moteur. Les hormones d’ailleurs nous aident en ce sens en libérant de l’adrénaline : une hormone du stress qui permet de passer à l’action, du magnésium qui chasse le stress et nous aide à rester zen, de la sérotonine : hormone du bien être… C’est pour cette raison que l’on déborde d’énergie, de motivation, d’activité. On est hyperactif au niveau de notre activité mais aussi au niveau de notre humeur qui est ultra positive, on est euphorique, rien ne peut nous arrêter.
2e phase : La résistance
C’est la phase de désillusion, nous ressentons de plus en plus les manifestations du stress mais on résiste.
La pression dure depuis trop longtemps, les hormones qui nous ont aidé à supporter jusque là commencent à s’épuiser, c’est le cas de l’adrénaline, du magnésium et de la sérotonine. Le stress sur le long terme n’est plus gérable et devient néfaste. Notre corps tente de résister d’où l’augmentation de cortisol une autre hormone du stress. Il mobilise toutes les ressources possibles pour tenir.
On ressent un désengagement, une démotivation, une perte d’envie et de plaisir qui est dû à la dopamine : l’hormone du plaisir qui chute.
Parallèlement la fatigue est de plus en pesante compte tenu que l’on n’arrive plus à se reposer : troubles du sommeil, insomnie, esprit préoccupé tout le temps, on rumine constamment et notre esprit tout comme notre corps n’arrive plus à faire pause. La récupération devient impossible à mesure que la fatigue s’accumule. Nos capacités physiques, cognitives, émotionnelles en sont atteintes.
3e phase : l’effondrement
C’est la phase ultime qui est vécue comme un choc tellement elle est intense. On ne comprend pas ce qui se passe.
C’est un effondrement radical. Le corps et l’esprit cessent de luter et disent stop. Cela peut se manifester par un malaise, une perte de conscience, une crise de larmes, ou par l’incapacité totale de se lever, de se déplacer. Les symptômes du mauvais stress explosent au grand jour, et on est incapable de faire face.
C’est l’épuisement total du corps, de l’esprit mais aussi de toutes les ressources qui ont permis de tenir jusque là. C’est pourquoi la descente est aussi rude.
On doit faire face à une épuisement psychologique, physique et émotionnel sans pouvoir bénéficier de l’aide de notre organisme qui est totalement vidé.
Les différentes manifestations du Burn-out :
Manifestations émotionnelles :
– perte de contrôle de ses émotions : crise de larmes, sauts d’humeur, colère, irritabilité, hypersensibilité, impulsivité, nervosité
– hostilité, perte d’empathie, cynisme
– anxiété, angoisses
– réaction phobiques
– humeur triste
– culpabilité
Manifestations psychologiques :
– abattement : sentiment que tout va mal, de ne pas avoir de chance
– ne plus se sentir reconnu(e) par les autres
– sentiment d’être incompris(e)
– repli sur soi, isolement social, solitude
– dévalorisation, perte de l’estime de soi
– perte d’envie et de plaisir
– comportements addictifs pour contrer cet état
– démotivation progressive : découragement, désengagement
– se sentir continuellement sous pression
Manifestations cognitives :
– troubles du langage : ne pas trouver ses mots ou confondre des mots
– troubles de la mémoire
– troubles de la concentration
– troubles de la perception : interprétation négative des événements
– prise de décision qui devient problématique voire impossible
– incapacité à faire des opérations de calculs
Manifestations physiques :
– capacités immunitaires atteintes. Vulnérabilité aux maladies : rhumes, angines… on attrape tout ce qui passe et ces petits maux perdurent
– troubles du sommeil, insomnies
– se sentir exténué(e), en permanence fatigué(e) même après s’être reposé(e)
– perte de poids ou prise de poids
– problèmes gastro-intestinaux (diarrhée, crampes intestinales, spasmes, vomissements, boules au ventre, perte d’appétit, nausées, brûlures d’estomac…)
– troubles alimentaires
– hausse du cholestérol
– hausse du diabète
– hausse de la pression artérielle
– maux de tête
– douleurs musculo-squelettique provoquées par les muscles qui sont tendus
– douleurs diffuses comme des courbatures, raideurs
– palpitations dues au rythme cardiaque qui s’accélère
– vertiges, malaises
Un burn-out se surmonte en effectuant des changements dans son comportement, dans son environnement et dans ses relations.
Une prise de conscience de son état est impérative car un burn-out ne passe pas, un burn-out ne se guérit pas avec des médicaments. Je ne dis pas que le recours à un traitement chimique n’est pas nécessaire, mais je tiens à appuyer sur le fait que se reposer uniquement sur la thérapie médicamenteuse ne pourra pas résoudre le problème mais diminuera uniquement les symptômes.
Il serait inconscient de penser que cela va passer tout seul. Le burn-out n’est pas anodin, et peut être mortel s’il n’est pas pris en charge. Il faut trouver de l’aide auprès de médecins, de spécialistes afin de se sortir de la zone toxique qui nous a fait tomber dans le cercle vicieux du burn-out.
La détresse physique, psychique et émotionnelle ne doivent pas être prises à la légère car elles révèlent la gravité de l’atteinte de notre être.
Le Burn-out n’est pas la maladie des faibles, mais le trouble de ceux qui dépassent inconsciemment leurs limites humaines.